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Centre Samara pour la démocratie

juillet 29, 2020

Michael Morden du Centre Samara pour la démocratie, sur l’importance des institutions pour mettre la barre haute en matière de pratique démocratique tout en s’adaptant à un terrain changeant.

Parlez-nous du Centre Samara pour la démocratie. Comment décririez-vous son objectif et ce qui le rend unique ?

Le Centre Samara se consacre au renforcement de la démocratie canadienne. Nous nous concentrons sur les citoyens, les institutions et les intermédiaires comme les partis politiques. Nous travaillons fort à trouver des solutions concrètes tant aux problèmes institutionnels que culturels, et nous croyons qu’un leadership public éthique et efficace est essentiel au bon fonctionnement d’une démocratie. Nous sommes fiers d’être rigoureusement non partisans et empiristes.

Nous naviguons tous de différentes manières à travers cette pandémie. Quel est l’élément clé de la réponse de Samara à la crise ?

Lorsque le confinement a commencé, nous avons lancé notre Democracy Monitor afin d’étudier comment les démocraties représentatives réussissaient à s’adapter en temps réel. Pour nous, l’une des grandes leçons a été de réaliser que face à un ensemble de choix difficiles, et lorsque la normalité est impossible, il est important de revenir aux principes de base et d’identifier ce qui compte le plus. Retourner à ces valeurs fondamentales permet d’accepter l’adaptation à bras ouverts, tout en maintenant la barre haute pour la pratique démocratique. Nous avons notamment appliqué cette approche aux législatures, en plaidant pour l’adoption d’un Parlement quasi virtuel qui, bien qu’imparfait, permet de garantir un contrôle et une représentation continus à court terme.

Nous avons récemment assisté à de nombreuses discussions sur le fait que les gouvernements pourraient utiliser des applications numérique de recherche des contacts pour aider à freiner la propagation de la COVID-19. Cela soulève toutefois d’importantes questions sur l’équilibre entre l’efficacité et la protection de la vie privée. Quel est le lien avec le travail de Samara ?

Notre frustration face à cette conversation est que, jusqu’à présent, elle a trop souvent négligé la dimension de la gouvernance. D’une part, il existe des problèmes très importants en ce qui concerne la recherche numérique des contacts, qui ne peuvent être résolus de manière satisfaisante par la seule conception d’une application numérique. D’autre part, ce défi de trouver un équilibre entre des préoccupations comme la vie privée et l’équité avec des préoccupations comme la sécurité publique n’est pas radicalement nouveau ou unique, et il est possible que les solutions résident dans une gouvernance démocratique bien conçue. Les institutions sont importantes et les décisions doivent être prises publiquement. Nous avons formulé quelques recommandations simples sur la manière dont le contrôle démocratique des applications de recherche de contacts pourrait fonctionner, en se fondant sur les dimensions multiples de la vérification interne et externe.

Selon vous, quel est le plus grand défi que doit relever la démocratie canadienne? Comment relevez-vous ce défi ou quelles solutions proposez-vous ?

La classe politique est encore assez isolée et peu représentative, et la plupart des Canadiens ne se sentent pas invités à participer à la vie publique. Nous le constatons de façon claire dans nos enquêtes auprès des citoyens, qui, dans leur grande majorité, ne se reconnaissent pas dans les partis politiques ou les dirigeants publics. Nous voulons aborder ce problème sous différents angles. Nous commençons par examiner les “gardiens” – plus précisément, nous avons étudié la manière dont les partis sélectionnent leurs candidats et comment la loi et la politique pourraient rendre ces processus plus ouverts et équitables. Toutefois, nous voulons aussi envoyer directement aux Canadiens le message que “politique” n’est pas un mauvais mot et qu’ils ont une contribution à apporter.

Pourriez-vous partager une idée ou une initiative liée au renforcement de l’engagement civique ou de la participation démocratique qui vous inspire ?  

Nous sommes inspirés par la « vague délibérative » qui se produit dans le monde entier, dans laquelle tout le monde, des gouvernements nationaux aux associations communautaires, convoquent des citoyens choisis au hasard afin qu’ils participent à des discussions de fond basées sur le principe de l’apprentissage public. Les avantages de la délibération dans une démocratie représentative sont nombreux, dont le fait de donner aux gens une occasion unique de pratiquer et de maîtriser la citoyenneté démocratique. Nous pensons que la prochaine étape consiste à renforcer la relation entre ce type d’exercice de délibération et les institutions représentatives, telles que les corps législatifs.

Parlez-nous de la manière dont Samara rend son travail plus inclusif et renforce l’engagement avec les différentes communautés. Avez-vous des conseils ou des leçons à partager avec d’autres acteurs du secteur sur la réduction des obstacles et l’augmentation de la participation ?

Nous avons exploré notre rôle lors de conversations avec de nouveaux amis et partenaires du secteur, et nous sommes impatients de découvrir comment nous pouvons être utiles aux différentes communautés. À l’interne, nous étudions comment il nous est possible de mobiliser les ressources de recherche dont nous disposons pour raconter une histoire plus vraie et plus complète sur la façon dont les Canadiens vivent différemment cette démocratie. Nous ne sommes toutefois pas des experts dans ce domaine ; nous avons encore beaucoup à apprendre.

Y a-t-il des demandes spécifiques que Samara a pour le secteur au sens large ? Des choses pour lesquelles vous avez besoin d’aide, des problèmes que vous essayez de résoudre ou des souhaits que vous avez ?

Nous nous demandons toujours comment nous pouvons transformer les connaissances et l’expérience que nous avons en ressources prêtes à utiliser pour le secteur de la démocratie au sens large. Nous avons fait énormément de recherche au fil des ans, mais nous pouvons toujours faire mieux pour les rendre accessibles et les faire parvenir aux personnes qui pourraient en bénéficier le plus. Nous voulons toujours entendre nos collègues, en particulier ceux qui travaillent à la base et au niveau communautaire, nous dire quels aspects de notre travail sont utiles ainsi que où d’autre nos services pourraient être utiles pour le secteur de la démocratie.

Pour les personnes qui cherchent à s’engager avec vous, comment peuvent-elles s’impliquer ? Qui peuvent-ils contacter ?

Vous pouvez nous contacter à l’adresse info@samaracanada.com, et je suis personnellement disponible à l’adresse mike.morden@samaracanada.com. La meilleure façon de suivre notre travail est de vous inscrire à notre bulletin d’information à l’adresse www.samaracanada.com.

 

Le Centre Samara pour la démocratie est une organisation caritative non partisane qui se consacre au renforcement de la démocratie au Canada. Le Centre Samara produit des recherches innovantes et orientées vers l’action qui mettent en lumière les preuves et les réformes nécessaires pour rendre la politique canadienne plus accessible, plus réceptive et plus inclusive. Grâce à des programmes d’engagement originaux, nous fournissons aux citoyens actifs et aux dirigeants publics des outils et des ressources conçus pour engager les Canadiens dans leur démocratie.

 

Nous vivons un moment sans précédent pour la démocratie au Canada. Nous avons donc créé Sector Spotlight pour découvrir comment les principaux acteurs y réagissent. Nous espérons ainsi soutenir le partage des connaissances et susciter de nouvelles connexions en dressant le portrait d’un large éventail d’initiatives de partout au pays. Vous avez des idées pour notre prochain Sector Spotlight? Contactez-nous!

Michael Morden, directeur de recherche au Centre de Samara pour la démocratie

Michael Morden a rejoint le Centre Samara après avoir travaillé au Mowat Centre, un groupe de réflexion sur les politiques publiques de l’Université de Toronto. Auparavant, il a été chercheur postdoctoral du CRSH en politique canadienne aux universités Western et Wilfrid Laurier, conseiller politique principal pour le gouvernement de l’Ontario et associé de recherche au Mosaic Institute. Mike est titulaire d’un doctorat en sciences politiques de l’Université de Toronto. Il est chargé de diriger le programme de recherche du Centre Samara visant à stimuler la démocratie et à contribuer à sa mission consistant à poser des questions essentielles, à produire de nouvelles preuves et à relier les connaissances à l’action. Michael est originaire de London en Ontario et il aspire à avoir un jour une petite cabane dans les bois.